Purple rain, hommage à Prince

Purple Rain : un hommage à Prince

Une autre étoile s’est éteinte prématurément jeudi dernier. J’ai gribouillé en hommage au Kid de Minneapolis, Prince du mystère et de la sensualité…

La pluie était revenue pour de bon, ajoutant à la triste nouvelle de la mort de Prince,  notamment connu pour son grand succès de 1984, Purple Rain (chanson, album  & film). Sans tabous et complexes, le musicien autodidacte aux yeux toujours cerclés d’eyeliner a révolutionné la musique. Celui qui déclarait n’être ni un homme ni une femme, mais « quelque chose qu’on ne peut pas comprendre » a été un modèle pour la communauté LGBTIA+ comme l’a été David Bowie, décédé en janvier. Irrévérencieux, il a porté son héritage avec fierté et aimait à déconstruire les clichés de ce que « devait être un homme noir ».

Purple rain, hommage à Prince

C’est pour ça que j’ai choisi de dessiner un personnage noir assez androgyne pour cet hommage. J’ai plein de nouveaux marqueurs à l’alcool de marque Touch (un genre de Copic en moins cher) qui m’ont permis d’avoir les bons tons pour sa peau et des couleurs flashy pour la pluie et les cheveux. J’ai rajouté du Posca pour le blanc et les gouttes du pluie.

L’effet Bokeh sur les gouttes de pluie et la lumière ont été ajoutés sur Adobe Photoshop. J’ai pas de scanner et les couleurs sont toujours ternes quand je prends mes dessins en photo. Voilà l’original sans retouche pour la comparaison :

Purple rain sans retouche

Purple rain sans retouche

Voilà, je reviens bientôt car j’ai deux commandes de dessin à faire !  Si ça vous intéresse (illustration, portrait version « anime ») vous pouvez me contacter soit via la page de contact soit via les réseaux sociaux (les boutons sont en haut et en bas de la page).

"Despite everything, no one can dictate who you are to other people." -- Prince

« Despite everything, no one can dictate who you are to other people. » — Prince

« En dépit de tout, personne ne peut décider à votre place qui vous êtes pour les autres. »

— Prince

RIP David Bowie

Mer noire & poussière d’étoile

J’en ai marre de faire des dessins qui n’ont pas de sens. En ce jour de la disparition de David Bowie – son dernier album Blackstar à peine sorti – Mer noire, c’est une de mes rares tentatives timides d’essayer de transmettre quelque chose au travers de mes créations.

Mer noire

Mer noire

Le sujet est connu de tous, il n’y a pas de polémique sur la pollution des eaux, le 7ème continent et le plastique (encore que…). J’aimerais bien faire des choses un peu moins fadasses, et plus piquantes. On m’a souvent reproché de ne pas mettre assez de moi dans mes dessins, et le reproche est justifié. Si j’arrive à leur donner un sens, j’aurai envie de dessiner plus. Il faut avoir l’audace.

« When in doubt, listen to David Bowie. In 1968, Bowie was a gay, ginger, bonk-eyed, snaffle toothed freak walking round South London in a dress, being shouted at by thugs. Four years later, he was still exactly that – but everyone else wanted to be like him too. »

RIP David Bowie

RIP David Bowie

David Bowie rejoint les étoiles avec son album-testament Blackstar (la chanson Lazarus prend tout son sens) après seulement 69 années passés sur cette planète. Il y a deux jours, je lisais un article des Inrocks sur les problèmes qui l’ont amené à créer Station to Station en 1976.

De ses fragilités, il a su faire quelque chose de beau, et ce jusqu’au dernier moment. Je ne tiens pas à glamouriser les troubles mentaux. Il n’y a rien de beau ni d’enviable dans l’anxiété, la paranoïa, l’angoisse, les troubles alimentaires, il n’y a que de la souffrance, des stigmas et de l’incompréhension. Pour autant, savoir que certain.es se sont nourri.es de leurs troubles pour créer ou s’en sortir est réconfortant, même s’ils partent trop tôt, vraiment trop tôt. C’est finalement après une bataille de 18 mois contre le cancer qu’il nous livre son dernier opus.

« Look up here, I’m in heaven

I’ve got scars that can’t be seen

I’ve got drama, can’t be stolen

Everybody knows me now »

 

Princess Chelsea : pop baroque royale

Je viens tout juste de découvrir cette perle, qui avec ses accents stellaires, ses mélodies cristallines, ses synthés et ses scies musicales, me fait penser que j’écoute plus qu’une chanson. Je suis dans un autre univers, les notes stimulant mon imagination.

Elle a rien à envier à Peach !

Qui est Princess Chelsea ? C’est une néo-zélandaise dans un monde coloré et un peu rétro qui, depuis 2011 et son album Lil’Golden Book, compose des morceaux aux paroles et aux sonorités singulières, et ses clips ne sont pas en reste :

The cigarette duet, avec Jonathan Bree des Brunettes. Un couple qui se chamaille sur l’addiction de la nana, des mines inexpressives dans une piscine, une guitare qui vient leur servir à boire, et des lalalalala qui restent dans la tête. J’adore. Elle rejoint Broadcast & Beach House dans mon panthéon.

Toi, tu la connaissais cette princesse ? Tu connais d’autres artistes dans le même genre ?
Si jamais tu es curieux(se), tu peux jeter un oeil à mes autres découvertes musicales

Baroquement,

 

Herman Düne: folk frenchy !

Je crois que j’ai découvert ça sur Fip il y a quelque temps… J’ai cru que c’était un vieux morceau de country américaine… Curieuse de savoir qui composait ce morceau entraînant, j’ai donc fait ma petite recherche. Holding a monument, de Herman Düne.

En fait, Herman Düne, c’est un groupe de chez nous, un duo composé de David-Ivar Herman Dune et de Néman Herman Dune. Actifs depuis 1999, ils étaient au départ trois frères aux influences variées : alors, il y a bien sûr Bob Dylan, mais aussi The Velvet Underground, Neil Young, Sebadoh…

Holding a monument, pêchu, enchevêtrement d’une voix masculine et de voix féminines, sonne comme une hymne, et reste dans la tête immédiatement après l’écoute.

Le morceau est tiré de la bande originale  (composée par les frérots) du film Mariage à Mendoza (2013), un road-trip franco-belgo-argentin d’Edouard Deluc. Mes morceaux favoris : l’intro Mariage à Mendoza, instrumental,  Holding a monument bien sûr, Escape to the moon, et ses envolées atmosphériques, The great escape, qui me donne envie de galoper au milieu de mon salon vers l’horizon.

  • Le site officiel d’Herman Düne, pas très complet mais bon

Kids on the slope : Japon, sixties & jazz

Après les re-visionnages de Cowboy Bebop (1998) et de Samurai Champloo (2004), deux perles d’animation japonaise réalisées par Shin’ichirô Watanabe, je me suis mise en quête d’autres productions du Sensei. Ah tiens, Kids on the Slope, avec en prime, pour la bande son, la pétillante Yoko Kanno (membre du collectif de jazz The seatbelts, compositrice de la bande originale de Cowboy Bebop, entre autres).

L’histoire : des lycéens qui jouent du jazz dans le Japon en mutation des années 60 et leurs intrigues amoureuses. Bon, il n’y a que douze épisodes mais ça m’a l’air sympa ! C’est parti, Kids on the slope, des gosses sur la pente ou en japonais 坂道のアポロン, Sakamichi no Apollon (Apollon sur la pente). 
Ça n’est pas scénarisé par l’ami Watanabe, c’est tiré d’un manga en 9 volumes de Yuki Kodama. 12 épisodes pour 9 volumes, c’est peu, mais bon. C’est très prometteur.

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Nodame Cantabile : du classique et de l’humour

Chiaki et Nodame, les deux héros de Nodame Cantabile

A la recherche d’un jousei (un manga pour femmes) à la hauteur de Nana – qui est toujours en hiatus à cause des problèmes de santé de son auteur, Ai Yazawa – je suis tombée sur un anime du nom de Nodame Cantabile. Un thème similaire, la musique. Et comme souvent dans les jousei, de jeunes femmes qui se cherchent.

J’ai tout de suite accroché. Le premier épisode est hilarant. Nodame, notre héroïne, qui joue du piano comme une chanson (Cantabile) de façon brute et désordonnée, est aussi désordonnée dans la vie de tous les jours. Son appartement est une véritable déchetterie et, peu encline à jouer comme il le faut ses sonates de Beethoven, elle préfère composer des chansons sur le thème des pets.  Elle nous est présentée du point de vue de son sempaï, le beau et talentueux (mais un peu pédant) Chiaki, qui s’avère être son voisin de pallier. Quand il s’agit de Nodame, Chiaki ne sait pas s’il doit être excédé, dégoûté ou blasé. Mais ce qu’il sait, c’est qu’elle est un diamant brut, et que dans sa façon de jouer si déconcertante, il y a quelque chose… et il ne va pas laisser passer ça.

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All in the golden afternoon

Un après-midi où les doux rayons de soleil parviennent à peine à ma fenêtre du rez-de-chaussée, mais qu’importe !

Déjà, une découverte qui date d’il y a quelques semaines déjà, mais que je me plais à écouter encore et encore, c’est Odessa des canadiens Caribou, c’est tripp(-hop)ant, c’est basseux, c’est addictif, le voilà :

Nouvelle vague – In a manner of speaking

Reprise du groupe Tuxedomoon par le projet français Nouvelle vague, qui reprend des classiques (de Depêche Mode à Blondie en passant par Violent Femmes) à la sauce bossa nova… Ca me rappelle un peu l’envoutante Dirge de Death In Vegas.
« In a manner of speaking
I just want to say
That I could never forget the way
You told me everything
By saying nothing

In a manner of speaking
I don’t understand
How love in silence becomes reprimand
But the way that I feel about you
Is beyond words

Oh give me the words
Give me the words
That tell me nothing
Ohohohoh give me the words
Give me the words
That tell me everything

In a manner of speaking
Semantic’s won’t do
In this life that we live we only make do
And the way that we feel
Might have to be sacrified

So in a manner of speaking
I just want to say
That just like you I should find a way
To tell you everything
By saying nothing

Oh give me the words
Give me the words
That tell me nothing
ohohohoh give me the words
Give me the words
That tell me everything »

J’aimerais que les hommes soient comme des chansons. Celles que j’aime le plus sont celles que je découvre par hasard. J’ai le coup de foudre, elles m’ouvrent une autre perspective. Je les écoute en boucle, en boucle, les apprends sur le bout des doigts. Et puis je les oublie, elles sortent du champ de mes pensées. Cela ne veut pas dire que je ne les aime plus. La preuve étant, quand je les réentends parfois des années après, je retombe amoureuse. Tout cela sans souffrir de leur non-présence dans ma vie.

Ramona Falls – I say fever

On m’a envoyé ça il y a quelques temps. Je me décide seulement à cliquer sur le lien. Et pourtant l’ami qui me l’a envoyé a le chic pour toujours me faire découvrir quelque chose auquel j’adhérerai à presque tous les coups. C’est le cas ici, et je vous livre sa trouvaille.

Un clip superbe signé Ramona Falls,  qui avec ce premier clip nous ouvrent les portes d’un univers qui n’est pas sans me rappeler Radiohead (encore ceux-là), Sneaker Pimps, Bat for Lashes, Peter Von Poehl, PJ Harvey ou encore BlondeReadhead, bref c’est dans la trempe indie rock planant. Leur influence, selon leur Myspace ? Du chocolat, en grande partie. Quelques petites pépites de piano cristallines, des éclats de mandoline, un fourrage à la guitare folk, parfois agrémenté de quelques morceaux d’électrique. C’est tendre et c’est un délice pour les oreilles. Oui, comme du chocolat, la crise de foie en moins.

Ramona Falls n’est pas un groupe, c’est un projet dirigé par Brent Knopf (à droite), membre du groupe Menomena et basé à Portland. De nombreux guest musiciens ont participé à la mise en oeuvre de Intuit, leur premier LP.

Enfin, pour ceux qui comme moi ont été impressionnés par les images de la vidéo, le réalisateur s’appelle Stefan Nadelman, et depuis son premier court-métrage Latin Alive en 2000, il ne cesse de rafler les prix. Il a entre autres participé à la réalisation de publicités. Il collabore depuis 2006 avec Brent Knopf, et a réalisé, en plus de I say fever, le clip Evil Bee.

Bref, je vous invite à ouvrir la boite de chocolats qu’est Intuit, dès maintenant !

Tony Leung Chiu Wai – Huayang nian hua

Avec une vidéo très sobre dirigée par le cinéaste Wong Kar Wai. Celui-ci est connu pour ses films inspirés  principalement par la nouvelle vague avec notamment les fantastiques Days of being wild (1991), Chungking Express (1994) et In the mood for love (2000), films dans lesquels Tony Leung Chiu Wai joue. Cette chanson – éponyme au film en mandarin – en explore les mêmes thèmes, à savoir le regret des temps passés et les actes manqués. Comme toujours chez Wong, la façon compulsive qu’ont les personnages à fumer représente le temps qui fuit, la vie qui s’amenuise. En tirant sur leur cigarette, ils semblent provoquer délibérément cette fuite du temps, comme pour précipiter encore plus loin un passé qu’ils aimeraient revivre ou bien oublier.
Le titre original, Huayang nianhua, est en chinois une expression signifiant littéralement « les années des fleurs », et se réfère aux temps révolus, avec une pointe de nostalgie.
Je ne suis pas fan de pop sirupeuse, mais ce morceau (enfin… surtout le film) a eu sur moi, en l’année des fleurs 2007, un effet poignant, en vue des circonstances pendant lesquelles je l’ai découverte.
Ici, les images comme la musique sont sans fioritures, les quelques accords posés au piano restent les mêmes, implacables, comme le tic-tac d’une horloge, les paroles même sont répétées à deux reprises, et seul le violon et les voix s’emportent en choeur, avant de se résigner à la fin (avec ce soupir très significatif de Tony), tout comme dans le thème de Yumeji d’Umebayashi qui retentit maintes fois dans le film. 
 Enfin, on ne peut qu’admirer Tony Leung Chiu Wai (et sa compagne, dommage que ce ne soit pas sa partenaire dans le film, Maggie Cheung), qui en plus d’être un acteur polyglotte et caméléon au jeu très subtil, nous communique très justement le ressenti des paroles, avec de simples regards et cette gestuelle si pondérée, presque retenue.
 Je m’arrête là. Un post compulsif d’insomniaque.