Le conte de la Princesse Kaguya

Je te livre mon avis sur ce magnifique film d’animation qu’est Le conte de la Princesse Kaguya, dernier né des mythiques Studios Ghibli…

S’il y a bien quelque chose qui fait que je ne regrette pas mes années d’apprentissage du japonais, c’est bien la littérature de l’ère Heian (794-1185). Parmi les contes écrits durant cette période que j’affectionne figure Le conte du coupeur de bambous  (「竹取物語」Taketori no monogatari ), également connu sous le nom de…

 

Le conte de la princesse Kaguya

Le conte de la princesse Kaguya

Quelle ne fut pas ma joie quand j’ai appris que Isao Takahata, l’autre figure de proue des studios Ghibli avec Hayao Miyazaki, allait adapter le conte sur grand écran.

Le réalisateur du poignant Tombeau des Lucioles (1988) et du touchant Souvenirs goutte à goutte (1991) se fiche bien du budget, du temps que prendra la finalisation et de la popularité de ses films. Longs métrages qui, par leur mélancolie et leur réalisme, presque leur naturalisme, contrastent souvent avec le merveilleux et l’onirisme de Miyazaki.

Le conte de la Princesse Kaguya est donc le résultat d’une idée qui germe dans la tête de Takahata depuis une cinquantaine d’années, rien que ça.

Et ça valait le coup d’attendre…

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Kids on the slope : Japon, sixties & jazz

Après les re-visionnages de Cowboy Bebop (1998) et de Samurai Champloo (2004), deux perles d’animation japonaise réalisées par Shin’ichirô Watanabe, je me suis mise en quête d’autres productions du Sensei. Ah tiens, Kids on the Slope, avec en prime, pour la bande son, la pétillante Yoko Kanno (membre du collectif de jazz The seatbelts, compositrice de la bande originale de Cowboy Bebop, entre autres).

L’histoire : des lycéens qui jouent du jazz dans le Japon en mutation des années 60 et leurs intrigues amoureuses. Bon, il n’y a que douze épisodes mais ça m’a l’air sympa ! C’est parti, Kids on the slope, des gosses sur la pente ou en japonais 坂道のアポロン, Sakamichi no Apollon (Apollon sur la pente). 
Ça n’est pas scénarisé par l’ami Watanabe, c’est tiré d’un manga en 9 volumes de Yuki Kodama. 12 épisodes pour 9 volumes, c’est peu, mais bon. C’est très prometteur.

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Nodame Cantabile : du classique et de l’humour

Chiaki et Nodame, les deux héros de Nodame Cantabile

A la recherche d’un jousei (un manga pour femmes) à la hauteur de Nana – qui est toujours en hiatus à cause des problèmes de santé de son auteur, Ai Yazawa – je suis tombée sur un anime du nom de Nodame Cantabile. Un thème similaire, la musique. Et comme souvent dans les jousei, de jeunes femmes qui se cherchent.

J’ai tout de suite accroché. Le premier épisode est hilarant. Nodame, notre héroïne, qui joue du piano comme une chanson (Cantabile) de façon brute et désordonnée, est aussi désordonnée dans la vie de tous les jours. Son appartement est une véritable déchetterie et, peu encline à jouer comme il le faut ses sonates de Beethoven, elle préfère composer des chansons sur le thème des pets.  Elle nous est présentée du point de vue de son sempaï, le beau et talentueux (mais un peu pédant) Chiaki, qui s’avère être son voisin de pallier. Quand il s’agit de Nodame, Chiaki ne sait pas s’il doit être excédé, dégoûté ou blasé. Mais ce qu’il sait, c’est qu’elle est un diamant brut, et que dans sa façon de jouer si déconcertante, il y a quelque chose… et il ne va pas laisser passer ça.

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Shinkai Makoto, Miyazakieste

Animateur japonais, que je considère un peu comme un des dignes successeurs de Miyazaki (et en vue des articles récents que j’ai pu lire, je ne suis pas la seule), il se fait connaître avec un court-métrage, Kanojo to kanojo no neko, littéralement « Elle et son chat »(1999), un chef d’oeuvre d’animation, sobre et poignant à la fois, qui narre l’histoire d’une jeune fille du point de vue de son chat.
Je vous invite à (re)découvrir ce petit bijou ci-dessous.

Si tu tends l’oreille

Film d’animation signé Studios Ghibli (Laputa le château dans le ciel, Le tombeau des lucioles, Pompoko, Le voyage de Chihiro,…), Si tu tends l’oreille (en japonais 耳をすませば Mimi wo sumaseba) nous introduit dans la vie de la jeune Tsukishima Shizuku, 14 ans. Jeune fille passionnée de livres, pleine d’imagination, Shizuku a pour habitude d’emprunter le plus de livres possible à la bibliothèque. Mais elle découvre un jour qu’une personne répondant au nom de Amasawa emprunte toujours les mêmes livres qu’elle. Intriguée, elle décide de retrouver cette personne…

Un jour, alors qu’elle prend le train, elle y rencontre… un chat. Elle décide de suivre l’animal et se retrouve face à une boutique d’antiquités enchanteresse, comme sortie d’un conte de fées. Elle fait la connaissance du propriétaire, un vieil homme, et revient plusieurs fois, fascinée notamment par une figurine de chat considérée comme un trésor personnel par le vieil homme.La figurine du Baron Par la suite, après plusieurs altercations avec un insolent garçon, elle découvrira qu’il est le petit-fils du vieil homme. Elle se rendra compte que derrière ses airs méprisants, il est un garçon sensible et ils vont se lier d’amitié.
Le jeune homme, Seiji, souhaite plus que tout devenir luthier et pour ce faire, il doit partir en Italie suivre une formation de dix ans.
Face à la détermination du jeune homme, Shizuku va être en proie à sa première grosse crise existentielle : que veut-elle faire de son avenir ? Va t-elle répondre à la pression du système scolaire japonais lui demandant les meilleurs résultats pour entrer dans le meilleur lycée ? Ou va t-elle vivre de sa passion, comme Seiji ?

L’une des plus jolies scènes du film, durant laquelle Seiji accompagne Shizuku sur le titre Country Roads, adapté en japonais par ses soins.

Shizuku va alors se lancer dans la laborieuse écriture d’un roman ayant pour héros la figurine de chat de la boutique. Elle va pour cela délaisser ses études et inquiéter ses parents.

Parallèlement, elle va connaître ses premières difficultés amoureuses, avec le triangle amoureux formé entre sa meilleure amie Yuko Harada, amoureuse de son ami d’enfance Sugimura, lui-même secrètement entiché de Shizuku… Avec le réalisme et la finesse qu’il lui est propre, les Studios Ghibli traitent l’histoire d’une adolescente qui se cherche sans les clichés habituels.

Des décors plein de réalisme, de détails et de beauté

Comme d’habitude chez les Studios Ghibli, un grand soin est apporté au réalisme, que ce soit dans les mimiques des personnages ou dans les décors. On ne peut s’empêcher de sourire en voyant le souci du détail apporté aux gestes du quotidien, comme border sa fille, préparer un café, faire ses devoirs sur son bureau pieds ballants, etc…
De même, les décors sont tous grandement inspirés de lieux réels situés dans la banlieue de Tôkyô et ses environs. Quand Shizuku se promène dans les petites ruelles des banlieues tokyoïtes, on a presque l’impression d’y être aussi…

Inspiré du manga éponyme, Si tu tends l’oreille n’est pas réalisé par Hayao Miyazaki, père de la plupart des succès du Studio Ghibli ( Nausicaa, Laputa, Mononoké…) ni par Isao Takahata ( Le tombeau des lucioles, Souvenirs goutte à goutte) mais par Yoshifumi Kondô. Et c’est un réel succès.

Proche par sa thématique de Souvenirs goutte à goutte, dans lequel l’héroïne Taeko hésite aussi entre les conventions sociales et ses réelles aspirations, Si tu tends l’oreille est une ode à la spontaneïté, à la musique, à la sensibilité et constitue l’un des parcours initiatiques incontournables de l’animation japonaise pour moi.
Un petit bijou hélas encore trop méconnu (à l’image de Souvenirs goutte à goutte, d’ailleurs) que je conseille vivement.

Trivia

La figure de chat, aussi nommé Baron Vunbert Von Jiekingen, est l’un des personnages principaux du Royaume des Chats, sorti sept ans plus tard. Le mystérieux chat que Shizuku poursuit, Muta, également.

Ma note ♥♥♥♥

  • Deux heures qui passent très vite, un scénario inventif, une héroïne complexe et attachante, des personnages secondaires hauts en couleurs, de sublimes décors, un thème musical approprié et entêtant. Vous m’avez comprise, je suis fan !

Fiche technique

Titre original : 耳をすませば Mimi wo sumaseba
Durée : 1h50
Genre : Comédie, drame
Année : 1995
Réalisateur : Kondo Yoshifumi
Scénariste : Hayao Miyazaki

Otogi Zoushi

Durant l’ère Heian (794-1185), la capitale est touchée par la misère et la famine. L’archer Minamoto no Raikou, figure légendaire de l’archipel nippon, est chargé de récupérer les Magatama*, des pierres qui selon le grand onmyouji** Abe No Seimei, permettraient de restaurer la paix dans la capitale…

Mais il se trouve que Minamoto no Raikou est souffrant, c’est donc sa soeur cadette Hikaru qui, déguisée en jeune samuraï, va être secrètement chargée de la mission. Accompagnée de son fidèle serviteur, Watanabe no Tsuna, elle va apprendre la vie de guerrier. D’autres personnages vont se joindre à la quête, comme Usui no Sadamitsu, à première vue un présomptueux coureur,  la très calme mais redoutable Urabe no Suetake ou le garçon à la force légendaire, Kintarou.
Ils vont vite découvrir que leur quête n’a pas la finalité qu’ils croyaient et vont devoir faire face à des ennemis inattendus.

Dans des décors de toute beauté comme peints à l’aquarelle, les personnages aux traits réalistes sont vite attachants.  Les treize premiers épisodes sont inspirés du recueil de légendes éponyme : les personnages principaux en sont des figures majeures même s’ils ont été grandement modifiés dans cette version. Par exemple, Sadamitsu était à l’origine une femme et Urabe un homme. Le mystérieux Abe no Seimei (ayant réellement existé durant l’ère Heian), quant à lui, a pour une fois un rôle assez différent de ceux qu’il a dans la légende ou d’autres oeuvres.

Les treize épisodes restant prennent une toute autre tournure, en effet, ils se passent dans le monde contemporain et ont pour thème les légendes urbaines de la ville de Tôkyô. Les personnages restent les mêmes, ce qui est assez déstabilisant, mais un lien se tisse entre les deux histoires à priori sans corrélations. Néanmoins, le dessin de cet arc se dégrade, les proportions des personnages sont parfois étranges et ils ne sont plus si attachants. Leur esprit d’équipe trouve moins de justifications que dans l’arc précédent. Traiter des légendes urbaines était intéressant, mais la sauce ne prend plus aussi bien que dans l’épique arc médiéval.

*Magatama :  pierres symbolisant les cinq éléments (terre, eau, métal, feu, bois).
** Onmyouji : adepte d’Onmyoudo, une théorie basée sur l’interaction des cinq éléments et du Yin et du Yang. Pour plus d’informations, voir sur Wikipédia (en anglais).

Musique

Le premier générique de début, Zen, de Attack Haus,  un peu abrupt, est néanmoins entêtant et agrementé de jolies images. La bande-son signée Taniuchi Hideki (auteur de celle de Death Note, notamment) passant des guitares lourdes aux flûtes traditionnelles sied très bien aux images.
Le générique de fin, Hoshi Ni Negai Wo, de Kawabe Chieko, est un titre pop simple sans trop d’intêret. C’est aussi le générique de fin de l’anime Elfen Lied, d’ailleurs.
Le deuxième opening, Ashita ha kyou to onaji mirai interpreté par Gomez the Hitman, aux sonorités pop-rock, est plutôt entraînant et voir les personnages chanter les paroles avec beaucoup de réalisme dans leur gestuelle en fait un générique assez original… L’ending, toujours interpreté par Kawabe Chieko, Cry baby cry, est une mélodie pop douce amère qui se laisse écouter.
Kenji Kawai (BO de Ghost In The Shell,entre autres) participe à la bande son du deuxième arc, avec des titres électros, parfois planants et oniriques. Cela contribue pour beaucoup à l’ambiance étrange aux accents surnaturels plus prononcés.

Ma note ♥♥♥

  • Beaux graphismes, personnages et histoire intéressants, bande-son agréable.
  • Néanmoins, la qualité à la fois de l’animation et du scénario tend à se déteriorer dans le deuxième arc, avec toutefois de bons épisodes.

Je me devais de faire la publicité de cet anime encore trop peu méconnu !

Fiche technique

Titre original : お伽草子
Nombre d’épisodes : 26
Genre : Aventures, historique, fantastique
Année : 2004
Studio : Production I.G.

Full Metal Panic Fumoffu

Je n’ai pas vu la première partie de Full Metal Panic qui semble être plus orientée mechas donc je vais juger cette série pour ce qu’elle est : un bon divertissement fait de 15 épisodes qui peuvent se regarder individuellement sans trop de problèmes.

L’histoire ? Sagara Sousuke, qui n’a connu que la guerre depuis tout petit, se retrouve au lycée Jindai. Au grand dam de son amie Kaname Chidori, qu’il est chargé de protéger, il se croit toujours sur un champ de bataille. Tout évenèment anodin va donc mener à une catastrophe… que notre « héros » va lui même créer. Dans le premier épisode, par exemple, il va faire exploser son casier à cause d’une effraction qui y a été commise, prenant la pauvre malheureuse qui y a glissé une lettre d’amour pour une terroriste sanguinaire.

La série est donc menée sur un ton très léger et peu réaliste, avec des séquences parfois hilarantes, comme l’entraînement d’une équipe de rugby effeminée ou l’épisode où le la classe de Sousuke et Chidori est en panique à cause d’un virus qui va tous les condamner… De même, une myriade de personnages principaux ou secondaires plus délirants les uns que les autres font leur apparition à chaque épisode comme le personnage de Bonta-Kun, mascotte géante qui n’est autre que l’alias de Sousuke, le professeur qui parle trop vite et sans arrêt, le chef du Conseil des étudiants ou encore le psychopate fétichiste des queues de cheval…

Le titre « Fomoffu » est une référence à l’alias de Sousuke, Bonta-Kun, qui ne s’exprime que par « Fumoffu », un peu comme un Pokémon sauf que son langage semble étrangement intelligible pour certains personnages, comme Chidori, qui lui sert d’interprète dans l’épisode où il entraîne une équipe de Yakuza perplexes.

Bref, une série qui passe très vite et qui est repartie pour une seconde saison au Japon !

Ma note ♥♥

  • Pas mal, un bon divertissement.

Fiche technique

Titre original : フルメタル・パニック? ふもっふ
Genre : action, comédie
Année : 2003
Studio : Kyoto animation